Lutte contre l'apartheid

Un article de WikiMrap.

Le MRAP a combattu avec persévérance la politique d'apartheid, directement inspirée des théories racistes nazies, en Afrique du Sud jusqu'à la chute de ce régime en 1994.

  • Dès 1950, dans sa revue Droit et Liberté, le MRAP condamne l'arrivée au pouvoir du Parti National en Afrique du Sud et cite des extraits du livre L'Afrique du Sud cette inconnue d'Andrée Viollis.
  • Le 2 juillet 1974, le MRAP proteste contre le jumelage de la ville de Nice avec la ville de Cape Town en Afrique du Sud[1].
  • Le 29 novembre 1974, le MRAP organise une manifestation contre la venue de l'équipe sud-africaine de rugby en France[1].
  • Le 5 mars 1977, Albert Levy, alors Secrétaire général du MRAP, signe une tribune dans Le Monde intitulé « Les armes de l'apartheid ».
  • En 1979, Droit et liberté, l'organe de production du MRAP, publie La France et l'apartheid aux éditions L'Harmattan. Ce livre est le résultat des travaux d'une commission mise en place par le MRAP en 1976 et 1977. Cet ouvrage détaille les organisations qui luttent contre l'apartheid et les sources idéologiques de l'apartheid[1].
  • En septembre 1979, le MRAP soutien l' action engagée par la CGT contre l'importation de charbon d'Afrique du Sud[1].
  • Le 17 octobre 1979, le MRAP proteste contre « des liens de plus en plus étroits qui semblent se tisser entre la télévision française et l'Afrique du sud raciste », notamment en s'élevant contre la co-production franco-sud-africaine Pour tout l'or du Transvaal (feuilleton passant sur Antenne 2)[1].
  • Le MRAP a participé à l' édition de nombreux ouvrages dénonçant l'apartheid : 75 photographes contre l'apartheid, MRAP et les éditions Différences, Paris, 1988 (ISBN 2-9503169-0-5) ; L'apartheid : le dos au mur, Droit et Liberté-L'Harmattan, recueil d'affiches ; L'apartheid, les dossiers du MRAP, Paris, recueil de textes avec des illustrations de Sechaba, organe de l'ANC.
  • En 1980, le MRAP a été la principale organisation, avec l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique (AFASPA), à soutenir l' annulation de la tournée de l'équipe de rugby française en Afrique du sud à la fin de l'année 1980 ; il a fait partie de la délégation reçue à l'époque au mnistère des Affaires etrangères[1] ; à la même époque, le MRAP a demandé la libération de Nelson Mandela et a fait pression sur les organismes bancaires pour que les prêts à l'Afrique du sud soient stoppés[1].
  • Le 20 juin 1980, à la suite de l'arrestation de 1270 noirs au cours d'une « opération de routine »[1], le MRAP organise une manifestation devant l'ambassade d'Afrique du Sud à Paris[1].
  • Le 22 mai 1981, le MRAP organise, avec le Mouvement anti-apartheid, un meeting de soutien aux peuples d'Afrique du Sud et de Namibie ; dénonçant le racisme dont sont victimes les Noires d'Afrique du Sud, « Albert Levy[1] critiquait aussi vertement les gens qui ne protestent contre la violation des droits de l'Homme que dans certains pays. »[1].
  • En février 1982, le MRAP a organisé, en collaboration avec plusieurs associations d'amitié franco-africaine, une semaine d'information sur l'Afrique australe[1].

Sommaire

Actions dans le cadre de l'année internationale de lutte contre l'apartheid (1978)

En 1978, année internationale de lutte contre l'apartheid, le MRAP met en oeuvre en France toute une série d'actions contre l'apartheid[1] :

  • Il distribue aux membres de l'Assemblée nationale un document qui demande la convocation spéciale des députés le 16 juin 1978 (anniversaire du massacre de Soweto)
  • il écrit au ministre des sports afin d'annuler la venue de l'équipe sud-africaine de rubby, les Springbok
  • il parraina une série de conférence à travers le territoire français d'un représentant de l'ANC (African National Congress of South Africa)
  • il publiera un livre La France et l'apartheid, en coédition avec l'Harmattan, 1978. Cet ouvrage a été réalisé à partir des travaux de la commission d'enquête contre l'apartheid, réunissant plusieurs organisations.
  • le 21 mars 1978, a organisé des projections de films anti-apartheid suivis de débats à Colombes, Malakoff, Nimes, Carcassonne, Saint-Etienne, Orléans (plus de 400 personnes), et une exposition de peinture à Nantes[1].

Le MRAP lancera une souscription pour du matériel scolaire et une participation financière pour les jeunes réfugiés d'Afrique du Sud[1]

Action de lobbying pour le nomage de rues en faveur de la lutte contre l'apartheid (1978 et 1982)

A la mi 1978, le MRAP lance une première campagne auprès des maires des principales villes de France pour qu'ils donnent à une artère de leur ville un nom évoquant les luttes de libération en Afrique du Sud. Sur les treize réponses reçus[1], cinq villes acceptent immédiatement et organisent très rapidement les inaugurations : le square Soweto à Malakoff ; la rue Nelson Mandela, la rue Albert Luthuli, et l'allée de Soweto à Reims ; la rue des Martyrs de Soweto à Villeneuve le Roi ; le Pont Soweto à Yerres ; la rue Albert Luthuli à Montpellier. Quatre villes donnent un accord d'intention et s'engage à proposer ces noms lors de créations de rues : Nimes, Béziers, Mâcon, Chalette-sur-Loing. Les trois lettres de refus proviennent de la ville d'Henin Beaumont (accusé de réception poli), Neuilly-sur-Seine (« Je dois vous signaler que, depuis longtemps, le Conseil Municipal se refuse à modifier le nom des rues de la Ville, les riverains sont, en effet, généralement hostiles à tout changement de ce genre qui pose des problèmes divers tels que remplacement du papier à lettres, incidents d'acheminement de courrier, etc... »), et Bagneux (« Notre Commune qui connait de très graves difficultés budgétaires, ne peut pour le moment, subventionner votre oeuvre, et croyez que nous le regrettons amèrement. »).

Le 14 juin 1982, une seconde campagne est lancée et le secrétaire général du MRAP Albert Levy adresse aux principales villes de France une lettre dans laquelle le MRAP « suggère aux municipalités, dans un délai aussi rapproché que possible, de donner le nom des "Martyrs de Soweto" à une artère ou une place de leur ville. La solidarité avec ceux qui combattent l'apartheid pourrait également être signifiées par des plaques portant le nom de Nelson Mandela, de Salomon Mahlangu[1] ou du Docteur Neill Aggett[1]. »[1] Le maire de Paris est le premier à répondre favorablement le 23 juin 1982[1] La désicion sera reportée aux prochaines délibération. Sur les réponses 26 réponses, une précise qu'elle a déjà fait l'objet de cette mesure (Malakoff) ; sur une répose envoyée sur papier simple, le maire de Vitteaux se plant de ses moyens ; la mairie de Yerres décide de donner le nom de la petite ville de Soweto. x ville donen leur engagement de princfipe dès les principe prochaine rue : Clermont-Ferrand, Oissel, Epinay sous senard, saint Brieuc, Evreux, Alençon, Laon, Chelles, Nantes, L'Orient, Amilly, Dreux, Roche sur yon, Talant, Sarhues, Saint Quentin, Annecy, Aulnoye-Aymeries, saint-Leu d'Esserent, Rive de giers, Roanne, Tremblade, Champigny sur marne, Bézier. Nous n'(avon reçu aucune refux.

Action de lobbying pour des sanctions internationales contre l'Afrique du Sud (1986)

Lors de l'anniversaire de création de l'ANC, le MRAP appellera et participera à une manifestation le mardi 21 janvier 1986 devant l'ambassade d'Afrique du Sud à Paris.[1] Début octobre 1986, le congrès des Etats-Unis vote des sanctions économiques sévères contre l'Afrique du Sud. En Europe, le Danemark et les Pays-Bas se félicitent de cette décision et le mnistre des affaires étrangères néerlandais a proposé que la CEE adopte plus rapidement son plan de sanctions contre l'Afrique du Sud (sanctions qui comprennent l'arrêt des importations de charbon). Au Royaume Unie et en Allemagne des sanctions sont aussi demandées. « A Paris, le MRAP "appelle le gouvernement français à prendre sans délai des mesures semblables et àintervenir instamment pour que la Communauté européenne fasse de même".[1]. [Il] a adressé aux présidents du Sénat et de la chambre des représentants des Etats-Unis un message "félicitant ces deux assemblées d'avoir voté des sanctions significatives à l'encontre du régime raciste sud-africain"[1]. Le MRAP estime que "les autres pays qui assurent par leur collaboration économique la survie de ce régime sanglant, ne sauraient faire moins. Il appelle le gouvernement français à prendre sans délai des mesures semblables et à intervenir instamment pour que la communauté européenne fasse de même. L'inquiétude manifestée à Prétoria confirme que la rupture totale des relations avec le système d'apartheid est le seul moyen d'aboutir à son effondrement", conclut le MRAP. »[1] Le MRAP récévra une lettre de Pierre Mauroy, Premier ministre, dans laquelle il exlique que la visisite de boghta ne saurait changeit l'opinion du PS sur ce sujet.

Action contre le mémorial sud-africain de Longeval (1986)

Le 11 novembre 1986, Pieter Botha, alors Président de la République Sud-Africaine, se rend au cimetière militaire de Longeval (au sud de Bapaume) afin d'inaugurer un monument aux morts sud-africains des deux guerres mondiales. Le MRAP organise alors, avec la Ligue des Droits de l'Homme et SOS Racisme, une manifestation de protestation sur place[1]. Ils sont rejoints par le Parti Communiste Français (section de Lille), la LCR, des associations regroupant des immigrés, le Comité Régional Anti-Fasciste et Anti-Raciste (CRAFAR), la CGT, l'Union local de Lille CFDT, le Mouvement de la paix[1]. « Ces organisations estiment que Botha n'a aucun droit à utiliser le souvenir des guerres mondiales alors que le cimetière de Longeval est organisé selon les principes de l'apartheid : des tombes et des plaques pour les Blancs, la fosse commune sans aucun nom pour les Noirs. »[1] Par ailleurs, le MRAP a « dénoncé le "mémorial de l'apartheid" et affirme que le monument ne comporte pas de noms de Sud-Africains Noirs, "serviteurs des soldats blancs" »[1]. A cette occasion, le MRAP « a planté, devant l'église de Longeval, deux arbres, l'un à feuilles blanches et l'autre à feuilles rouges, pour dénoncer un régime qui classe les hommes selon la couleur de leur peau. »[1]. Lors de la manifestation, « les manifestants ont forcés les barrages (...). Quatre cent cinquante gendarmes et une garde rapprochée n'ont pas réussi à défendre le périmètre de Botha et de ses invités sud-africains et français. L'inauguration du monument dressé par le régime de l'apartheid, dans le bois de la Delville, s'est déroulé sous les huées de milliers d'antiracistes »[1]. Un militant du MRAP aux anciens combattants déclarera avec véhémence aux dignitaires : « Mon grand-père est mort pour la France, je n'ai pas de leçons à recevoir de vous ! »[1]. Les manifestants sont même allés jusqu'à jeter un grand nombre d'éclairs au chocolat sur les dignitaires présents[1]. On notera également la présence du Front national et des bérets rouges (l'Union nationale des parachutistes) qui ont applaudi le président sud-africain lors de cet hommage[1].